Reverse mentoring : 4 clés pour bien ficeler sa démarche et renforcer l’expérience collaborateur

Aujourd’hui, il n’est pas rare de voir jusqu'à 4 générations cohabiter ensemble au sein d’une même entreprise. Cette diversité d'âges offre un éventail de compétences et de points de vue mais présente également son lot de défis. Par exemple, la maîtrise des technologies de l’IA peut représenter un obstacle majeur quand on sait que 4 salariés sur 10 (28% en France) admettent se sentir dépassés par la technologie. C'est ici que le reverse mentoring intervient. 

En établissant des ponts entre les générations, il valorise leur complémentarité et accélère la transformation des organisations. Mais comment garantir que cette méthode soit bénéfique pour les deux parties ? Nous vous avons dégoté 4 clés pour que le reverse mentoring réhausse l’expérience de vos collaborateurs.

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Temps de lecture : 8 minutes

Aujourd’hui, il n’est pas rare de voir jusqu’à 4 générations cohabiter ensemble au sein d’une même entreprise. Cette diversité d’âges offre un éventail de compétences et de points de vue mais présente également son lot de défis. Par exemple, la maîtrise des technologies de l’IA peut représenter un obstacle majeur quand on sait que 4 salariés sur 10 (28% en France) admettent se sentir dépassés par la technologie. C’est ici que le reverse mentoring intervient. 

En établissant des ponts entre les générations, il valorise leur complémentarité et accélère la transformation des organisations. Mais comment garantir que cette méthode soit bénéfique pour les deux parties ? Nous vous avons dégoté 4 clés pour que le reverse mentoring réhausse l’expérience de vos collaborateurs.

Sommaire

Le reverse mentoring : une approche à contre courant des usages habituels

Dans la sphère professionnelle, le mentorat se présente traditionnellement sous la forme d’un collaborateur aguerri : un maître Yoda en puissance qui transmet ses connaissances et son expertise à un collègue moins expérimenté, souvent plus jeune. D’après une étude récente d’IME France, les entreprises qui adoptent un programme de mentorat connaissent une augmentation de leur croissance de 25%.

Le reverse mentoring renverse cette logique conventionnelle. Dans cette approche, les plus jeunes collaborateurs endossent le rôle de mentors auprès de leurs collègues plus âgés. Ce modèle prend d’autant plus de sens lorsque l’on considère les prévisions démographiques : selon une étude de l’Insee, les millennials consitueront 75% de la population active en 2025. Toutefois, le reverse mentoring ne se limite pas à une simple transmission de compétences techniques. Il favorise également une meilleure compréhension intergénérationnelle.

C’est une opportunité unique de :

  • renforcer la cohésion entre collègues ;
  • acculturer le top management à de nouveaux usages et à l’adoption d’outils technologiques ;
  • favoriser la proactivité des salariés en les incitant à communiquer leur savoir ;
  • comprendre les enjeux et aspirations propres à chaque génération ;
  • créer un environnement professionnel plus collaboratif.

Prenons l’exemple de 2 collaborateurs au sein d’une grande entreprise du secteur bancaire : Pierre, 58 ans, est un directeur des opérations qui a passé plus de 30 ans dans l’entreprise. Il est très compétent dans son domaine, connaît la structure comme sa poche et a une vision stratégique affutée. Toutefois, il est moins à l’aise avec certains outils comme les plateformes collaboratives, les logiciels de gestion de projet agile, ou les réseaux sociaux.  Léa, 24 ans, est une nouvelle recrue au sein de l’équipe marketing. Elle est née à l’ère numérique et est à l’aise avec toutes sortes de technologies. Pour elle, utiliser ces outils est aussi naturel que respirer.

Dans le cadre d’un programme de reverse mentoring, Léa est associée à Pierre. Elle l’initie aux outils digitaux, lui montre comment optimiser son utilisation des plateformes de collaboration et établir une présence professionnelle efficace sur les réseaux sociaux. Pierre, de son côté, partage avec Léa des insights précieux sur la gestion stratégique, la prise de décision et les subtilités de la politique de l’entreprise.

Résultat des courses : non seulement Pierre devient plus compétent dans le maniement des outils digitaux, mais Léa gagne également une meilleure compréhension des rouages de l’organisation et des défis stratégiques. Ce partenariat enrichit les deux parties, brise les silos générationnels et renforce la culture collaborative de l’entreprise.

4 clés pour améliorer l’expérience collaborateur grâce au reverse mentoring

1. Promouvez l’écoute active et l’enrichissement mutuel entre mentors et mentorés

Le reverse mentoring repose sur un échange mutuel plutôt que sur une dynamique à sens unique. Bien que le mentor plus jeune puisse transmettre des connaissances techniques ou de nouvelles perspectives, le mentoré, souvent plus expérimenté, possède une riche expérience et des connaissances pointues sur son métier. L’échange entre les deux parties doit être équilibré pour que la relation prenne forme.

Les risques d’un déséquilibre dans l’échange ?

  • engendrer un sentiment de frustration et de ressentiment si l’une des parties se sent sous-estimée ;
  • créer un manque de confiance  si mentor ou mentoré voit ses contributions constamment minimisées ;
  • provoquer un désengagement si l’une des parties trouve l’échange non bénéfique.

Pour éviter cela, les maîtres mots sont l’écoute active et la communication. Les mentorés doivent se sentir à l’aise pour poser des questions, admettre ce qu’ils ne savent pas et être ouverts à de nouvelles idées.

Quelques pistes d’action : 

  • organisez des ateliers ou des séminaires axés sur l’écoute active pour les mentors et les mentorés. L’écoute active implique de se concentrer pleinement, de comprendre, de répondre et de retenir ce qui est dit. Elle est particulièrement importante pour comprendre les nuances et les besoins non exprimés ;
  • prévoyez des outils de feedbacks. Fournissez aux binômes des outils pour partager des commentaires après chaque session. Ces outils peuvent prendre la forme d’un journal réflexif sur la démarche de mentorat, d’une application dédiée ou de questionnaires simples ;
  • invitez les participants à consacrer un moment à la fin de chaque session pour la réflexion et le partage de leurs ressentis. Ces temps d’échange sont précieux pour identifier les axes d’amélioration et favoriser une compréhension mutuelle.

2. Assurez une formation et un accompagnement solides pour les mentors

Chaque mentor potentiel devrait passer par un processus de sélection pour s’assurer qu’il est non seulement compétent dans son domaine, mais aussi apte à enseigner et à communiquer efficacement. Une fois sélectionnés, ces mentors devraient bénéficier d’une formation pour les préparer à leur rôle.

Le parcours peut inclure des techniques de communication, la gestion de conflits ou d’autres compétences requises pour guider efficacement :

  • déployez des formations pour les mentors potentiels qui couvrent des sujets comme les techniques d’enseignement, la communication interpersonnelle et la gestion des dynamiques de pouvoir ;
  • établissez un cadre ou un programme de mentorat qui détaille la fréquence et les objectifs des sessions, ainsi que les ressources à disposition. Planifiez des réunions régulières entre les mentors et un coordinateur ou un professionnel RH pour discuter des progrès, identifier les défis et partager les bonnes pratiques ;
  • fournissez aux mentors l’accès à des ressources continues, qu’il s’agisse de modules d’e-learning, d’ateliers ou d’une plateforme de collaborative learning, pour s’assurer qu’ils restent à jour dans leur domaine.

3. Reconnaissez et valorisez les contributions de vos mentors et mentorés pour engager

La reconnaissance des efforts et des contributions dans le processus de reverse mentoring est indispensable pour maintenir l’engagement des participants. Cette reconnaissance augmente le sentiment d’appartenance et de valeur au sein de l’organisation. Un article des Echos révèle que 82% des mentors interrogés affirment que cette démarche renforce leur sentiment de contribuer utilement. En valorisant le reverse mentoring, l’entreprise met en avant son engagement envers la formation continue. 

Pour renforcer la reconnaissances des mentors et mentorés : 

  • planifiez des événements ou des cérémonies pour célébrer les réussites et les objectifs atteints dans le cadre du programme de reverse mentoring ;
  • encouragez les binômes mentor/mentoré à partager leurs expériences, succès et leçons apprises. Ces témoignages peuvent être présentés lors de réunions ou via les différents canaux de communication de l’entreprise (site web, newsletter, intranet, etc.) ;
  • introduisez un système de récompense pour reconnaître les contributions ; exceptionnelles, qu’il s’agisse d’un mentor particulièrement dévoué ou d’un mentoré qui a fait preuve d’une grande ouverture d’esprit.

4. Rendez le dispositif de reverse mentoring flexible et évolutif pour faciliter son usage

Face aux exigences changeantes des entreprises, un programme trop rigide risque de compromettre l’efficacité du reverse mentoring. Chaque binôme mentor/mentoré a ses particularités. 

La souplesse est de mise pour s’ajuster à chaque situation et conserver un dispositif pertinent sur la durée :

  • mettez en place des sessions d’évaluation pour collecter les retours d’expérience et adapter le programme en conséquence. Selon les commentaires reçus, vous pourriez envisager des évaluations trimestrielles ou semestrielles pour assurer que le dispositif réponde aux besoins des participants ;
  • proposez différents formats pour les sessions de reverse mentoring, comme des rencontres en présentiel, des appels vidéo ou des sessions collectives. Les participants pourront opter pour le format le plus adapté ;
  • définissez un socle commun pour votre programme de reverse mentoring, tout en laissant de la place pour des thématiques particulières ou des besoins qui peuvent émerger en cours de route. Vous vous assurez que le parcours reste toujours pertinent et aligné avec les évolutions des besoins de l’entreprise.

Plus qu’un moyen de former ses collaborateurs, le reverse mentoring permet de combler le fossé générationnel. Il favorise une collaboration plus riche, plus diversifiée et plus adaptée à l’ère du numérique.

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